L’industrie agroalimentaire face à une inflation record
Les coûts supplémentaires pour le secteur agroalimentaire s’accumulent à tous les niveaux. Le premier poste de dépense, celui des matières premières, connait ainsi une hausse sans précédent. L’Association nationale des industriels de l’agroalimentaire (Ania) estime à ce sujet que « les prix des matières premières n’ont jamais été aussi hauts depuis plus de 10 ans ». En effet, au cours de l’année 2021, les prix des matières premières alimentaires ont augmenté de 41% (Insee). Et la guerre en Ukraine n’a fait qu’accroître ce phénomène sur le premier semestre 2022.
A cela s’est ajoutée l’envolée des prix des emballages, de l’énergie et des transports. Ainsi, les emballages en matière plastique ont enregistré une inflation de 20%, ceux en carton de 18%. Le prix de l’énergie a quant à lui augmenté de 28,9% en mars 2022 (Insee) et celui du transport des marchandises de 11,8%.
Cette inflation record engendre des pertes conséquentes pour le secteur agroalimentaire : -7% en 2022 selon les estimations de l’Ania. Mais les industriels ne sont pas les seuls impactés par la crise. Les consommateurs subissent eux aussi l’augmentation des coûts et leur pouvoir d’achat s’en retrouve considérablement impacté... à la baisse !
Impossible dès lors de répercuter l’inflation – et donc l’augmentation du prix de revient –, sur le prix de vente des produits finis. Les consommateurs ne seraient en effet pas en mesure de supporter une augmentation de 41% (équivalent à l’augmentation du prix des matières premières pour les industriels). Ainsi, tandis que le prix de revient augmente, les marges baissent. Pour éviter la crise économique, les entreprises doivent trouver un moyen de gagner en rentabilité.
Inflation des coûts en amont, guerre des prix en aval : comment s’en sortir ?
Afin de gagner des parts de marché, certains industriels font le choix de geler leurs prix, voire d’en baisser certains. Or, cet élan stratégique et/ou solidaire entraîne des conséquences sur tous les acteurs de l’agroalimentaire. Pour rester compétitifs et ne pas être boudés des consommateurs, ils n’ont d’autre choix que de s’aligner sur les prix proposés par la concurrence ou développer un axe différenciant supplémentaire. Dans cette conjoncture, les industriels agroalimentaires se retrouvent pris en tenaille entre l’inflation des coûts en amont et la guerre des prix en aval.
L’inversion de l’équation du profit et ses impacts sur l’agroalimentaire
Avant, le prix de vente était fixé par l’industriel. L’équation était alors la suivante : Coûts + Profit = Prix de vente.
Aujourd’hui, la logique s’est inversée. Tandis que le profit est imposé par les actionnaires, le prix de vente est déterminé par les consommateurs, le marché. L’équation devient alors : Profit = Prix de vente - Coûts.
Dans ce contexte, le levier de performance et de rentabilité restant à l’industriel est celui des Coûts. Il s’agit du seul moyen de se sortir de l’impasse inflation/guerre des prix. Pour rester compétitif et gagner de l’argent, la réduction des coûts constitue ainsi une nécessité.
Agroalimentaire : réduire les coûts de production en période d’inflation
La réduction des coûts représente une démarche globale et implique tous les niveaux de la production. De nombreuses pertes peuvent (et doivent) en effet être évitées. Aussi, la démarche de réduction des coûts passe par la diminution des différentes sources de pertes de l’entreprise. Pertes matières, surdosage, gaspillage de main d’œuvre, insuffisance du taux de saturation, pertes liées à la conduite des machines… Les leviers de réduction des coûts sont nombreux.
Industrie Agroalimentaire
Toutefois, dans un contexte d’inflation, la réduction des coûts à elle seule ne permet pas d’augmenter suffisamment les profits pour maintenir la rentabilité de l’entreprise. Plus les coûts augmentent – matières premières, frais de structure, charges patronales, etc. – plus le levier de réduction des coûts montre ses limites.
Il convient alors d’agir sur un autre levier : la productivité. Afin d’engranger des profits, l’entreprise doit en effet parvenir à augmenter son chiffre d’affaires en travaillant son cycle de la performance pour augmenter sa capacité de production.
Agroalimentaire : gagner 5 à 10% de productivité par an grâce aux Méthodes
Travailler son cycle de la performance implique de réduire autant que possible ses coûts, mais également de gagner en productivité. La productivité désigne le rapport entre la quantité produite et les moyens déployés pour cette production. La plupart du temps, la productivité se mesure en kilogramme/heure ou en nombre de pièces produites/personnes/heure. Dès lors, gagner en productivité signifie augmenter ce ratio, de sorte à réduire les prix de revient. A la clé : une meilleure rentabilité et la possibilité d’augmenter son CA !
Afin de maintenir – voire d’améliorer – leur rentabilité, les entreprises devraient gagner 5 à 10% de productivité chaque année. Or, gagner en productivité implique d’optimiser le rapport entre production et ressources. C’est là que la fonction Méthodes intervient ! Elle permet spécifiquement d’améliorer la productivité de façon continue. Les Méthodes regroupent en effet différents outils et processus qui permettent d’abord d’identifier les gains à aller chercher, ensuite de limiter les gaspillages et d’optimiser les process.
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Les différentes méthodes à déployer peuvent être regroupées en 5 catégories principales.
1. Le lean manufacturing
Cette méthode d’organisation et d’optimisation de la performance a pour objectif de produire mieux, plus rapidement et à moindre coût. Elle s’appuie sur des process d’analyse tels que le Value stream mapping, le chronométrage analytique ou encore les observations instantanées. Grâce à eux, il devient possible d’optimiser la chaine de valeur et de réduire les gaspillages.
2. Le kanban et le flux tendu
Le kanban et le flux tendu sont des modèles de gestion et d’organisation qui permettent d’organiser la chaîne logistique pour optimiser les stocks. Ces méthodes ont pour principe commun de produire à la commande pour produire au plus juste. A la clé : moins de surproduction, de gaspillages et de quantités stockées. L’entreprise gagne en productivité… et en rentabilité !
3. La digitalisation
De nos jours, une entreprise qui souhaite améliorer sa productivité et sa rentabilité ne peut se passer du digital. Mise en place d’indicateurs, relevés de performance, alertes en temps réel… De nombreux outils dédiés permettent aujourd’hui aux industriels de l’agroalimentaire de piloter leur production avec précision et visibilité.
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4. Le management agile
Le management agile regroupe un ensemble de rituels qui vise à s’adapter continuellement aux évolutions du marché et à la demande client. Il nécessite d’impliquer les équipes-terrain dans le processus de transformation de l’entreprise et de miser sur le collectif. Pour plus d’efficacité, le management agile peut s’appuyer sur différentes méthodes, comme la conduite du changement et le coaching.
5. La méthode kaizen
Enfin, pour une santé économique pérenne, l’entreprise ne peut se contenter de gagner en productivité de façon ponctuelle. Elle doit en effet s’inscrire dans une démarche d’amélioration continue. Ce n’est que de cette façon que l’entreprise pourra faire face aux différents aléas contextuels présents et à venir. A ce titre, la méthode kaizen se montre particulièrement performante.
Vous l’aurez compris : gagner chaque année en productivité est une nécessité pour les entreprises agroalimentaires, plus encore dans le contexte inflationniste que nous traversons. Pour y parvenir, les industriels du secteur ont tout intérêt à déployer un certain nombre de Méthodes. Elles leurs permettront alors d’optimiser leurs process et d’améliorer la performance de leur entreprise sur le long terme.
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